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Paracas : à la découverte d'une culture différente

Pour les voyageurs n’allant pas directement à Arequipa, Paracas est la 1e étape après l’arrivée à Lima. En plus de ses célèbres îles Ballestas et de la réserve de Paracas, se trouve non loin d’ici la lagune Morón, une oasis encore préservée et beaucoup moins touristique que Huacachina. Trois bonnes raisons de s’intéresser à cette ville côtière.

Paracas est une ville située sur la côte nord du Pérou, dans la péninsule du même nom, dans la région d’Ica.

Beaucoup de voyageurs apprécient de se rendre dans la région d’Arequipa. Pour cela, plusieurs options s’offrent à eux : un vol interne Lima – Arequipa ou bien le bus, qui reste une solution beaucoup moins chère. En effet, le bus part de la capitale et vous emmène jusqu’au sud, via plusieurs étapes qui conduisent à un très long trajet. La première est Paracas. Il faut entre 3 et 4 heures pour y arriver. Ensuite, les voyageurs continuent sur la ville d’Ica (célèbre pour son alcohol), Huacachina (oasis au milieu du désert), ensuite Nasca pour survoler les célèbres « lignes de Nazca », pour enfin atteindre la belle Ville Blanche d’Arequipa.

Nous allons nous intéresser à l’étape de Paracas. Il se peut que vous l’entendiez aussi sous le nom de « El Chaco ». Il faut savoir que cette une petite ville d’environ 1 500 habitants n’est pas très palpitante en soi, mais elle est le point de départ de plusieurs activités notamment vers les Îles Ballestas et la réserve naturelle de Paracas.

Que faire à Paracas ?

En route vers les Îles Ballestas

Un des attraits touristiques les plus connus de Paracas, véritable spot pour les amateurs de photographie !


Parfois surnommées
« mini-Galápagos », les îles Ballestas regroupent en fait trois îles : Ballesta Norte, Ballesta Centro et Ballesta Sur. Elles sont un sanctuaire diversifié de la faune marine avec des espèces telles que : le cormoran guanay, le fou à pieds bleus, le pingouin de Humboldt en voie de disparition et d'énormes otaries. Leur saison de reproduction se situe entre janvier et mars. Si vous avez la chance de voyager au Pérou pendant cette période de l'année, vous verrez que les plages sont pleines de lionceaux et d'énormes mâles rivaux qui défendent leurs territoires. Selon la saison, vous pouvez même voir des mammifères aquatiques tels que les baleines et les dauphins. Pour les passionnés de nature, vous ne serez donc pas déçus !




Les Îles Ballestas se visitent généralement en tour de bateau d’une durée de 2 heures. Deux créneaux sont possibles par jour : 8 h et 10 h. Plus vous privilégierez tôt votre balade, plus elle sera agréable pour vous (moins de vent donc moins d’agitation) ! Les îles sont protégées pour préserver l'intégrité écologique de la zone. Cela signifie qu’il n'est pas possible de nager avec les animaux ou d’y débarquer. Mais vous serez quand même très proche d'eux depuis le bateau.  

Mais attention, c’est malgré tout une zone très touristique. Dans cette région, la population vit principalement du tourisme, attendez-vous à être aborder assez souvent.

Malin : 

Pensez à prendre de quoi vous couvrir. Ça souffle pas mal sur le bateau et il ne faudrait pas que vous vous envoliez ! Même si beaucoup aimeraient s'y baigner, la mer y est plus que froide...

Le mystère du Chandelier de Paracas :

Lors de cette visite, vous verrez le célèbre « Candelabro de Paracas », dit le « Candélabre de Paracas » , « le Chandelier de Paracas » ou encore même « Candélabre des Andes » en français.


Gravé en profondeur dans la colline péruvienne en bord de mer, le « Candélabre de Paracas » est un géoglyphe préhistorique qui se trouve dans la péninsule de Paracas à Pisco Bay. C’est sa forme de chandelier à trois branches qui lui a valu son appellation. Il commence par une seule tige en bas qui se divise ensuite en trois branches plus petites et chacune se sépare à nouveau. Son origine reste à ce jour inconnue...

On estime qu'il remonte à 200 avant J.-C. suite à la poterie trouvée dans la région correspondant à cette date. Il est supposé que cette poterie appartenait à la civilisation des Paracas, mais il n'a jamais été confirmé s'ils étaient responsables de la création du géoglyphe ou non. Pouvant être beaucoup plus ancien (opinion très controversée car impossible de dater un géoglyphe avec exactitude), le but et les créateurs du symbole sont encore un mystère. Beaucoup de spéculations subsistent quant à la raison pour laquelle il aurait pu avoir été construit. S'agit-il d'un symbole divin ? D'un gigantesque sismographe ? Ou simplement d'un outil de navigation pour les marins ?

Une théorie importante est que le géoglyphe est destiné à évoquer le trident du dieu créateur inca Viracocha, probablement pour lui faire plaisir. D'autres encore croient que la gravure n'était qu'un signe destiné aux marins à la recherche de la côte de Paracas.

Quelle que soit la vraie nature de l'ancien monument, son énigme continue de capturer l'imagination des chercheurs et des visiteurs à ce jour. Peut-être que sa vraie valeur n'est pas dans la vérité de son existence mais dans la quête qu'elle inspire…

Plus d’hypothèses loufoques les unes que les autres… Et vous, quel serait le fruit de votre imagination en le voyant ?

Réserve naturelle de Paracas : entre archéologie et animaux

Le deuxième point touristique le plus connu de Paracas va être sa réserve naturelle. Encore une fois, une visite y est possible avec un chauffeur privé de confiance grâce au Réseau Solidaire ToutPérou !  

Sachez qu’il est tout à fait possible de la visiter à vélo, en bus, en quad ou encore à pied (mais attention quand même, ce n’est pas la meilleure option pour visiter la réserve). Elle est située dans une partie des districts de Paracas et Salas, appartenant respectivement aux provinces de Paracas et Ica, dans la région d'Ica. La réserve s’étend sur 335 000 hectares, dont 35 % de terres et d’îles et 65 % d’eaux marines.

La réserve naturelle de Paracas est située à 250 km de Lima et est facilement accessible depuis l'autoroute panaméricaine du sud.


Elle est également considérée comme étant une
zone protégée de grande importance car contribue à la conservation des espèces en protégeant une immense diversité biologique indispensable et des divers vestiges archéologiques de la culture paracas, qui s'est installée dans une grande partie de cette réserve. Elle représente également une source de revenus économiques pour des milliers d'habitants. De plus, la réserve nationale de Paracas est incluse dans la liste des zones humides d'importance internationale de la Convention de Ramsar.







La réserve abrite une grande diversité d’
animaux. On estime qu'il y a environ plus de 200 espèces d'oiseaux, une trentaine d’espèces de mammifères, une dizaine d’espèces de reptiles, 170 espèces de poissons et un grand nombre d'invertébrés qui constituent une première partie de la chaîne alimentaire de cet endroit. On trouve également une importante variété de crabes, d'escargots de mer, de poulpes, d'oursins et d'autres mollusques.

Parmi les oiseaux que l'on peut y observer, on trouve le flamant, le pingouin de Humboldt (qui en en voie de disparition), le condor des Andes avec un peu de chance et bien plus. Il est aussi possible de voir des otaries, des lions de mer et des loutres. Dans les eaux marines, il est possible d'apercevoir la baleine à bosse, le tuba et le dauphin sombre.




Il est important de savoir qu’après le
tremblement de terre d'août 2007, la formation rocheuse appelée « La Catedral » (cathédrale en français) n'est plus visible. Vous pouvez par contre profiter d'une beauté paysagère unique complétée par une bonne offre gastronomique et des bains rafraîchissants sur les magnifiques plages de la réserve. Mais attention, on sort souvent de l’eau aussi vite que l’on y rentre ! Parmi elles se distinguent celles de Lagunillas, La Mina et Mendieta, ainsi que les îles Piedra Redonda et Tres Marías.

 

 

 

 

Hors des sentiers battus : lagunes Morón et Costa Rica

La plupart des voyageurs venant dans la région d’Ica connaissent l’oasis Huacachina. Magnifique, certes, mais plutôt touristique.

Si vous êtes amateur des visites hors des sentiers battus, c’est quand même toujours sympa d’éviter la masse de touristes. Le Réseau Solidaire ToutPérou vous propose de partir à la découverte des lagunes Morón et Costa Rica. Profitez pour cela d’une visite grâce à notre partenaire de confiance.

Laguna Morón

La lagune de Morón est une des oasis cachées au milieu des grandes dunes désertiques de la région, à quelques heures de Lima. Un véritable joyau situé dans la ville de Bernales, à environ 20 kilomètres à l'est de Pisco.

Il est possible de s’y rendre par ses propres moyens via des bus depuis Lima (mais quand même moins pratique). Alors que le trajet jusqu’à San Clemente dure environ 4 heures, il vous faudra ensuite prendre un « colectivo » (combi) jusqu’à Bernales. De là, vos pieds seront vos meilleurs amis ! Il vous faudra environ 1 heure pour y accéder. Une fois sur place, la location d’un quad est également possible, mais attention ! Vous pourrez seulement aller jusqu’à la lagune de « La Poza » et il faudra quand même terminer à pied !

Il est conseillé de vous procurer de quoi vous restaurer à San Clemente, car dans la ville de Bernales, il y a peu de magasins et un seul restaurant.

La lagune est entourée de dunes et de végétation, ses eaux de couleur bleue/verte abritent certaines espèces de poissons et d'oiseaux de différents types. Il est possible de s’y baigner, l’eau est assez froide mais il fait très chaud (principalement de décembre à mars). Vous pouvez également faire diverses activités telles que du kayak et du sandboard.

Si vous y allez dans l'après-midi, vous pouvez même attendre pour y admirer le magnifique coucher de soleil avec la magnifique péninsule de Paracas en arrière-plan.

Laguna Costa Rica

L’oasis Costa Rica, en revanche, est plus difficile d’accès si vous souhaitez vous y rendre par vos propres moyens.

Cette lagune est également située entre le désert de Paracas et Pisco, non loin de celle de Morón. C’est de nouveau une bonne alternative lors d’un voyage au Pérou pour les personnes qui aiment profiter de la nature et de l'aventure. Les dunes et le lagon au milieu du désert créent un paysage magnifique et vous serez étonné d'être au milieu de ce bel endroit.

Bien qu'il soit difficile de s'y rendre, la visite en vaut vraiment la peine.

Petit conseil : 
Pour les deux lagunes, préférez porter des vêtements longs et légers, prévoyez un chapeau ou une casquette pour le soleil, de bonnes chaussures, de la crème solaire, de l'eau et votre maillot de bain !

Origine de Paracas : une des civilisations précolombiennes les plus importantes

Paracas, c’est avant tout une civilisation, une culture précolombienne très importante.

Découverte de la civilisation paracas

La culture paracas était une société importante dans l'histoire du Pérou, bien connue pour son art du textile, ses momies et pour la trépanation crânienne afin de guérir les fractures et les tumeurs du crâne.

Il est estimé que sa présence a existé entre environ 800 avant J.-C. jusqu’à 200 après J.-C. C’est une culture pré-Incas qui est établie sur la péninsule de Paracas, atteignant le territoire actuel du département d'Ica.

Les deux phases de la civilisation paracas

 

Paracas Cavernas

La civilisation paracas a en effet connu deux « phases ». Pendant la première dite « Paracas Cavernas », les momies se trouvaient dans des tombes collectives creusées sous forme de grottes. C'est la période la plus ancienne et est influencée par la culture chavín, en particulier dans la céramique. Les momies sont en parfait état de conservation grâce aux conditions climatiques du désert de Nazca. Certains corps présentent des pratiques de trépanation et de déformation crânienne. Les momies étaient placées en position fœtale et enveloppées de textiles ordinaires et complexes. Des textiles aux couleurs vives ont été trouvés décorés de figures d'animaux, de poissons, de serpents et de figures géométriques.

Paracas Necrópolis

Dans sa deuxième phase, dite « Necrópolis », les momies sont placées autrement.

Au cours de cette période, la principale colonie de développement se situait entre la rivière Pisco, la gorge de Topara (centre principal) et la péninsule de Paracas.

La nécropole était constituée d'une multitude de grandes chambres funéraires souterraines de très grande capacité. Il est supposé que chaque grande chambre appartenait à une famille ou à un clan spécifique, qui y enterraient leurs ancêtres pendant de nombreuses générations. Chaque momie était attachée avec du fil pour la maintenir en place, puis enveloppée dans de nombreuses couches de textiles fins. Cette phase culturelle est symbolisée par un grand cimetière rectangulaire.

La médecine : véritable prouesse pour l’époque

Connu également pour ses connaissances médicales avancées de l’époque – comme en témoignent les restes d'interventions chirurgicales au cerveau avec survie des patients –, le peuple paracas avait l'habitude de déformer les crânes, réussissant à lui donner la forme d'une tête allongée. Ceci dit, il est bien sûr impossible d'en connaître les conséquences physiques et psychologiques.

L’art et le textile de la culture pré-Incas

La fine culture du textile paracas

La culture paracas avait un véritable art textile, considéré comme l’un des meilleurs de toutes les cultures précolombiennes. Ils utilisaient de la laine de vigogne et d’alpaga, du coton, des plumes et même du fil d’or. Tissus de tons multicolores et harmonieux, souvent des formes anthropomorphes, zoomorphes ou encore géométriques.

La poterie : une autre forme d’art pour la civilisation

Influencée par la culture chavín, sa poterie n'a pas atteint un développement aussi remarquable et un tel niveau d’excellence. Caractérisée comme simple et polychrome, il comporte des illustrations et des dessins ressemblant à ceux de la culture nazca (qui serait en revanche arrivée après la civilisation paracas). La céramique était fabriquée sans moule et cuite dans des fours fermés.

L’économie de la civilisation paracas

Son activité économique était basée sur l'agriculture et la pêche. En ce qui concerne l'activité agraire, ils avaient une gestion intelligente des eaux sur les terres désertiques via des canaux d'irrigation artificielle et de l'utilisation du « guano » (mot quechua désignant les excréments d’oiseaux) comme engrais.

A savoir : 
Pour en savoir plus sur la civilisation paracas, vous pouvez vous rendre au musée Julio C. Tello, archéologue ayant effectué de nombreuses recherches sur le sujet. Le musée se situe près de l'entrée de la réserve naturelle de Paracas. Sinon, vous pouvez également vous rendre au musée Larco à Lima.

Alors, si vous désirez découvrir une culture différente tout droit venue d’Amérique du Sud, alors Paracas est fait pour vous ! Passionnés d’archéologie, de nature et d’animaux, c’est le moment de faire vos valises et de vous envoler vers le Pérou.