Quelles sont les constructions religieuses immanquables au Pérou ?
Le Pérou a connu de nombreuses civilisations à travers les époques dont certaines ont marqué le pays. Des ruines archéologiques existent donc un peu partout sur le territoire. Nous nous pencherons dans cet article principalement sur les sites religieux du Pérou (liste non exhaustive).
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Epoque pré-Inca
Le Temple du Soleil et de la Lune de la civilisation mochica :
Il s’agit de la Huaca del Sol et de la Huaca de la Luna non loin de la ville de Trujillo et appartenant à la civilisation mochica (ou moche). Ces deux temples furent découverts par hasard il y a une trentaine d’années. Ils étaient en effet totalement recouverts et ne semblaient être rien de plus que deux collines pour se promener. Le Temple de la Lune est une grande pyramide de 21 mètres de haut utilisée jadis pour des sacrifices humains au dieu Aiapaec. Le Temple du Soleil, quant à lui, était le centre politique et administratif de la civilisation moche. Ce complexe archéologique ayant été découvert il y a peu, il possède encore de nombreux mystères. Le dernier date justement de 2013 quand 300 tombes accompagnées de céramique de grande valeur furent découvertes.
Le temple des mains croisées :
Ce temple se trouve dans la région de Huanuco et fait partie du site archéologique de Kotosh, lequel peut dater d’il y a plus de 2 000 à 4 000 ans avant notre ère, c’est-à-dire l’ère pré-céramique. Le lieu se compose de 3 temples : le temple des niches (nommé ainsi pour les multiples niches qui le caractérisent), le temple blanc (pour sa couleur) et enfin, le plus connu, le temple des mains croisées (« manos cruzadas »). Ce dernier tient son nom de la sculpture de deux mains croisées au niveau des poignets qui fut découverte à l’intérieur. Cette sculpture serait d’ailleurs l’une des plus anciennes trouvées au Pérou et sa signification n’a toujours pas été formellement déterminée.
Le sanctuaire Pachacamac :
Situé à quelques dizaines de kilomètres de Lima, cette zone fut occupée dès l’époque archaïque mais la construction du sanctuaire en lui-même ne débuta qu’entre 200 ans et 600 ans après Jésus-Christ. Les années et les civilisations s’enchainèrent dans ce lieu tout en préservant son caractère religieux. C’est lors de l'époque wari que le sanctuaire connut son apogée et se transforma en centre religieux attirant des milliers de pèlerins. Pachacamac fut d’ailleurs le sanctuaire le plus important de la côte pendant plus de 1 000 ans. Ce n’est qu’après l’arrivée des Espagnols en 1533 qu’il fut peu à peu délaissé.
La Huaca Arco Iris ou Huaca El Dragón :
Ce temple fait partie du complexe archéologique de Chan Chan de la civilisation chimú. Chan Chan fut d’ailleurs l’une des plus grandes villes du monde entre le XVe et le XVIe siècle et fait partie depuis 1986 du patrimoine mondial de l’UNESCO (dans le classement des sites en péril). Le temple en lui-même est connu principalement pour sa décoration dédiée à l’arc-en-ciel (« arco iris ») comme symbole de fertilité et de pluie. Il peut aussi être nommé Huaca El Dragón pour l’importance et la notoriété d’une figure apparaissant sur l’un des murs principaux et ressemblant fortement à un dragon (ou peut être un serpent à plumes… qui sait ?) ;-).
Époque inca
Le Temple du Soleil du Machu Picchu :
Chaque cité inca possédait son propre Temple du Soleil, et la cité du Machu Picchu n’a pas dérogé à la règle. Sur ce site, c’est d’ailleurs la seule construction circulaire. Il est impossible de rentrer dans le temple pour des raisons de protection, mais il peut être admiré depuis un point de vue un peu plus haut. Sa fonction était bien sûr de rendre hommage et de faire des offrandes au Soleil. C’était aussi un observatoire astronomique grâce à l’agencement des fenêtres pour déterminer le changement des saisons (solstices d’été, d’hiver, etc.). La légende dit que l’Inca Pachacutec qui ordonna la construction du Machu Picchu y est enterré... peut-être percerez-vous le mystère lors de votre visite !
A noter : Ce n’est pas la même chose que la Porte du Soleil aussi nommée Inti Punku.
Coricancha : le Temple du Soleil de Cuzco
La construction du temple débuta vers le XIIIe siècle, mais c’est le fameux Pachacutec qui en fit une star grâce – entre autre – à une importante décoration en or, argent et diverses pierres précieuses. L’édifice se tenait au centre de la ville de Cusco et accueillait mariages, sacres et funérailles des souverains incas. Il était connu pour son immense cercle d’or au-dessus de l’autel principal en l’honneur du Soleil. Etaient aussi honorés en ce lieu les étoiles, les arcs-en-ciel et le tonnerre, chacun avec son espace dédié dans le temple. A l’arrivée des Espagnols, les richesses furent pillées et le temple détruit pour y construire le couvent de Santo Domingo. Seules les fondations du bâtiment ne restent visibles aujourd’hui. Depuis peu, les derniers vestiges encore existants du temple ont été remis en valeur dans le couvent.
Qenko :
Qenko est un ancien lieu de culte inca situé à environ 5 km de Cusco. En ce lieu sacré se réalisaient des cérémonies en l’honneur du Soleil, de la Lune et des étoiles. Les deux particularités du lieu sont l’amphithéâtre semi-circulaire et les galeries souterraines où les Incas plaçaient leurs morts. On notera aussi une pierre taillée en forme de zigzag utilisée pour les sacrifices ou les offrandes et une seconde pierre taillée en forme de Puma.
A quelques kilomètres de là se trouve aussi le site de Tambomachay qui est un ancien lieu de culte au dieu de l’eau et un centre de purification. Il porte aussi le surnom du bain de l’Inca (el baño del Inca) et il paraîtrait que la fontaine de jouvence n’est pas loin…
A savoir : Pour visiter ces deux sites et le reste de la Vallée sacrée, c’est avec le « boleto turístico » ;-).
Isla del Sol
L’île du Soleil est une île du lac Titicaca appartenant à la Bolivie, qui à l’époque des Incas était un sanctuaire où était né le dieu du Soleil « Inti ». Ce sont d’ailleurs ses deux enfants, Manco Cápac et Mama Ocllo, qui, selon la légende, furent les deux premiers Incas de l’Empire et construisirent Cusco. Aujourd’hui, l’île recèle à peu près une centaine de ruines, vestiges de la civilisation inca. La plus importante est justement le « Palacio de Pilkokaina », construit pour recevoir l’empereur inca lors de son passage.
Il existe aussi sur le lac Titicaca l’Isla de la Luna, également nommée île Koati, qui appartient à la Bolivie. Elle abrite les ruines de l'ancien temple inca Iñakuyu, encore appelé Palais des Vierges du Soleil. La légende dit que seules des femmes vivaient sur cette île et qu’elles étaient destinées à l’empereur inca pour être ses concubines ou pour des sacrifices.
Époque coloniale
La cathédrale de Cusco
1539 à la place du palais de l’Inca Viracocha, acte permettant d’imposer leur religion. Ce « Templo del Triunfo » (temple du triomphe) devenant vite trop petit pour les nécessités du culte, une nouvelle église s’avéra nécessaire. C’est ainsi que naquit la cathédrale actuelle. Construite en près d’un siècle (de 1560 à 1654), c’est la façade la plus visible car imposante du site aujourd’hui. La dernière partie du complexe se joignit dès 1723 sous le nom de « Sagrada Familia ». De nos jours, ce monument aux trois entités fait partie du patrimoine culturel de la nation péruvienne.
La cathédrale est connue pour son autel en or et argent savamment taillé ainsi que pour ses nombreuses œuvres d’art. L’œuvre la plus connue est d’ailleurs une peinture de La Cène de Marcos Zapata avec comme met du cochon d’Inde et la boisson de maïs qui sont des spécialités gastronomiques au Pérou.
La cathédrale de Lima
Située sur la Plaza Mayor dans le centre historique de Lima, elle fut construite sur le lieu du culte d’une divinité inca pour les mêmes raisons que celle de Cusco : asseoir le pouvoir et la religion des Espagnols. Sa construction commença en 1535 (en même temps que la construction de la capitale) et fut inaugurée en 1540. Suite à différents travaux et détériorations notamment à cause des tremblements de terre, elle connaîtra sa forme actuelle en 1797. L’intérieur n’est pas aussi spectaculaire que celle de Cusco mais il se dit que le corps de Francisco Pizarro, le célèbre conquistador, serait gardé dans la chapelle à droite de la nef ;-). La cathédrale compte aussi un petit musée religieux avec des peintures, du mobilier et quelques statues.
La basilique de Lima :
Située elle aussi dans le centre historique de Lima, il s’agit de la basilique et du monastère Saint-François d’Assise. Sa construction débuta en 1673 et se termina 100 ans plus tard en 1774. L’entrée de l’église est gratuite mais la visite du couvent est payante et se fait avec un guide (photos interdites). Les deux points intéressants dans cette visite sont la bibliothèque contenant des livres très anciens du temps de la conquête espagnole – c’est d’ailleurs l’une des bibliothèques les plus anciennes d’Amérique latine – et bien sûr les fameuses catacombes, anciennes fosses publiques de la ville où l’on peut encore observer plus de 25 000 ossements. Attention, rien à voir avec les catacombes de Paris, celles-ci sont bien plus petites.
Le couvent de Santa Catalina :
Situé à Arequipa, c’est le plus grand couvent du monde et bien sûr le plus grand centre religieux du Pérou. C’est une petite ville au cœur d’Arequipa construite en pierres volcaniques blanches et témoin de la réputée architecture coloniale de la ville. Le couvent fut construit en 1580, quelques années après l’arrivée des Espagnols, et abrita jusqu’à 500 religieuses vivant recluses, sans aucun contact avec l’extérieur. Aujourd’hui, il n’en reste qu’une vingtaine et la majorité du complexe est destiné au tourisme. Vous y apprécierez les ruelles colorées et étroites, les patios fleuris, les petites places et diverses fontaines et bien entendu les appartements des religieuses.
S’il vous reste des questions sur les temples au Pérou (ou autre) pour votre voyage au Pérou, le bon endroit pour les poser c’est le Forum ToutPérou . Serge vous y répondra en priorité.